
Avec mes 27 ans d’expérience dans la sexualité et le libertinage, je suis là pour t’aider à y voir plus clair — sans tabou, et toujours dans la discrétion.
Tu as une question ? Un doute ? Une envie d’en parler ? Écris-moi à contact@sosadeline.com. Je me ferai un plaisir de te répondre avec bienveillance, honnêteté… et un brin de piquant, comme toujours.
“Salut Adeline, j’ai lu un article sur des filles d’OnlyFans qui enchaînent des centaines d’hommes en quelques heures pour battre des records. Qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que l’on est en train de perdre le sens du désir avec cette course à la surenchère ? Est-ce que c’est vraiment normal ?“
C’est une question qu’on devrait toutes et tous se poser, car ce que ces ‘exploits’ nous révèlent, ce n’est pas un fantasme… c’est une chute.
QUAND LE PORNO DEVIENT UN MARATHON
À l’origine, la pornographie, c’est une scène où l’on explore, où l’on joue avec les fantasmes, les corps, les émotions. C’est du théâtre de la chair, une chorégraphie du désir mais aujourd’hui, à mesure que les plateformes se multiplient et que la compétition s’intensifie, certaines performances prennent une autre tournure. Coucher avec cent, mille, voire cinq mille hommes en quelques jours… Ce n’est plus une mise en scène érotique, c’est une épreuve d’endurance, et l’on peut se demander si, à force de tout montrer, tout dépasser, on ne finit pas par ne plus rien ressentir.
L’ALGORYTHME COMME PROXÉNÈTE
Les plateformes comme OnlyFans ont bouleversé les règles du jeu. Elles ont donné du pouvoir aux créateurs et créatrices, permis une certaine autonomie, et offert à beaucoup une visibilité jusque-là inaccessible. Mais cette visibilité a un prix, celui de devoir capter l’attention, tout le temps, coûte que coûte. À l’ère des likes et des vues, la sexualité devient un produit de consommation rapide. Il ne suffit plus d’être désirable, il faut être virale. Alors certaines se lancent dans des défis extrêmes, non par envie profonde, mais parce que l’algorithme l’exige. On ne tourne plus une scène, on produit un événement. Le fantasme devient stratégie. Le corps, outil de performance.
L’INVISIBLE DOULEUR
Derrière les images léchées, derrière les chiffres impressionnants, il y a parfois des silences pesants. Une actrice avoue ne se souvenir que de cinq visages sur cent. Une autre parle de dissociation. Ce mécanisme de survie où l’on se déconnecte pour ne plus sentir. Une troisième se retrouve à l’hôpital, le corps épuisé, la chair marquée, et pourtant ces femmes continuent. Par envie parfois, par ambition souvent, mais aussi parce qu’on leur renvoie que c’est ce qu’il faut faire pour rester ‘dans la course’. Et dans cette course, il n’y a plus de place pour le doute, la fragilité, le recul mais juste pour l’endurance et l’exploit.
LE PORNO NE DEVRAIT JAMAIS ÊTRE UN SACRIFICE
On peut défendre un X libre, intense, audacieux. On peut vouloir bousculer, choquer, séduire autrement mais tout cela doit rester un choix, un jeu, une envie, pas une obligation masquée sous les paillettes. Quand la souffrance devient normale, quand la douleur est intégrée dans le scénario, alors on n’est plus dans la liberté. On est dans une répétition de gestes qui n’ont plus de sens. On ne devrait jamais devoir s’oublier pour plaire. Le X n’a rien à gagner à se transformer en test de résistance. Il mérite mieux que ça, et les personnes qui y travaillent aussi.
CONCLUSION: LA COURSE AUX FOLLOWERS NE DOIT PAS TUER LE DÉSIR
Le porno est un art, un espace d’expression, mais il doit rester connecté à l’humain, au sensible, à l’authenticité du plaisir. Il ne devrait jamais être une réponse automatique à la pression des chiffres. On peut très bien exister, créer, séduire sans aller au bout de soi. Le corps est un territoire précieux., et le désir quelque chose qu’on cultive, pas qu’on vend au kilo. Alors à celles et ceux qui se sentent poussés à faire plus pour être vus, sachez que vous avez déjà de la valeur, même dans la lenteur, même dans la simplicité, même sans record.
Fais-le bien. Et surtout… fais-le pour toi !
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