Mes récits érotiques du jeudi: Une soirée imprévue

Depuis le matin j’ai cette impatience dans le corps. Comme une vibration intérieure qui ne me quitte pas. Chaque geste de la journée est accompli mécaniquement, tant mon esprit est tourné vers ce soir.

L’après-midi tout devient rituel. Sous la douche, l’eau chaude glisse sur ma peau, je ferme les yeux et je laisse mes mains parcourir mon corps, déjà sensible, presque fébrile. Quand je me lave les cheveux, la mousse glisse entre mes doigts, et j’imagine déjà d’autres mains à ma place.

En sortant je m’épile lentement. Le bruit du rasoir contre ma peau, le passage précis, la sensation de douceur qui reste. Chaque centimètre de moi devient une surface offerte, puis vient la crème hydratante que j’étale avec soin, mes paumes chaudes massant mes jambes, mes cuisses, mon ventre. J’adore ce moment quand ma peau absorbe, mes doigts chauffent ma chair, je sens que je me prépare autant à être touchée qu’à être regardée.

Quand je sors le catsuit de son emballage, mes doigts glissent sur le nylon. C’est lisse, brillant, presque froid. Je frissonne déjà. L’enfiler est une caresse en soi. Le tissu glisse sur mes jambes, épouse mes cuisses, se tend sur mes fesses. Je le remonte lentement, savourant le frottement serré sur ma peau nue. Chaque centimètre avalé par le tissu me fait frissonner. Quand enfin il recouvre mon corps, je me regarde dans le miroir. Mes formes sont soulignées, mes hanches marquées, mes seins moulés. Les ouvertures aux endroits secrets battent comme des promesses. Je me trouve belle, vibrante, offerte. Je porte sur le catsuit une jupe courte et une blouse, et rien d’autre.

Et soudain, un message. Il ne viendra pas. Tout mon corps se crispe. Comme si l’énergie accumulée depuis le matin n’avait plus d’issue. Mes jambes se raidissent, mon ventre se noue. Je m’assieds, un instant immobile, et je sens mes mains trembler. J’ai envie de hurler, de rire, de pleurer à la fois, mais mon corps est prêt, mon corps réclame. Je ne peux pas renoncer.

Alors je choisis. Avec Vincent nous sortons. Dans la voiture, mon cœur bat vite, presque trop fort. J’ai l’impression d’être en fuite. Je sens mes cuisses serrées, nerveuses, et en même temps la chaleur entre elles qui ne redescend pas. J’ai faim de vivre quelque chose.

Devant le cinéma porno, l’air du soir me caresse les jambes. Mes bottes plates frappent doucement le trottoir. J’ai froid et chaud en même temps. À la caisse, je croise le regard du guichetier. Ses yeux glissent une seconde de trop sur mes jambes. Ce regard est comme une caresse silencieuse. Je sens ma nuque se réchauffer, mon ventre se contracter.

Dans la salle, l’air est épais, chargé d’odeurs de cuir, de parfum, de sueur et d’ombre. La lumière de l’écran tremble sur les visages. Je traverse la première salle, consciente du bruit de mes bottes, du balancement de ma jupe. Je sens des regards. Certains lourds, certains timides. Ça me donne des frissons le long de l’échine.

Quand je le vois, je sais. Ce jeune homme. Son corps droit, son profil qui me plaît, cette énergie contenue. Je m’assieds à quelques places de lui. Le tissu de mon siège est rêche sous mes cuisses. Mon souffle devient plus court. Je le sens qui me regarde. Je sens mes joues chauffer.

À ma droite, Vincent me pose la main sur la cuisse. Ses doigts s’enfoncent dans ma chair, doucement. Je frémis. Ma peau se hérisse de chair de poule. Je laisse ma main descendre sur son sexe, dur et brûlant sous le tissu. Mon ventre se serre. Mon clitoris palpite déjà, rien qu’au contact.

Je déboutonne ma blouse. L’air frais de la salle frôle mes seins. Mes tétons se contractent aussitôt, durs, tendus, douloureusement sensibles. Je croise le regard du jeune homme. Il plonge dans mon décolleté. Je souris. Je sens une onde traverser mon corps, un mélange de gêne et d’excitation.

Il s’approche. Sa cuisse touche la mienne. Sa chaleur me traverse. Ses doigts, hésitants, se posent d’abord sur mon genou. Sa paume est chaude, sèche. Mon souffle s’accélère. Quand il remonte, lentement, vers ma cuisse, je retiens un soupir. Ma gorge se serre. Il glisse vers ma hanche, puis sur mon ventre, puis plus bas. Son audace m’électrise.

Je ferme les yeux un instant. Tout mon bas-ventre vibre. J’écarte les jambes. J’ai l’impression d’exploser rien qu’au contact de ses doigts qui effleurent ma culotte. Mes lèvres sont gonflées, humides. Le tissu colle déjà. Quand il appuie un peu plus, une décharge me parcourt. Ma bouche s’ouvre, je retiens un gémissement.

Je me penche vers lui. J’ouvre son pantalon. Je sens la chaleur de son sexe avant même de le voir. Quand ma bouche l’engloutit, la texture me frappe, lisse, ferme, palpitante. Il pulse contre ma langue, contre mon palais. Sa peau est chaude, légèrement salée. Je mords à peine, je lèche, je savoure. Mon cou se tend, mes lèvres s’écartent. Je me cambre, mes fesses en arrière, ma jupe remontée.

Je sens une autre main sur mes fesses, plus ferme. Un doigt qui s’aventure entre mes lèvres, qui s’enfonce dans ma chaleur humide. Je sursaute. Mon vagin se contracte aussitôt, happant cette intrusion. Je pousse un soupir étouffé, la bouche encore pleine. Je ne sais pas si c’est Vincent ou un autre homme, je ne vois plus rien. J’ai les yeux brouillés, mes cheveux tombent devant mon visage, mon monde s’est réduit à des caresses, des pulsations, des élans.

Mon sexe bat comme un cœur. Ma peau brûle. Mon ventre se contracte par vagues. J’ai l’impression de flotter et de tomber en même temps. Mes cuisses s’ouvrent toutes seules. Mes mains tremblent, mais elles serrent, caressent, stimulent. Je prends un sexe, puis l’autre, je passe de Vincent au jeune homme, je les lèche, je les goûte, mes lèvres s’attardent, ma langue insiste.

Le premier jaillit. La chaleur envahit ma bouche, mon palais, ma gorge. Je déglutis. C’est salé, dense, vivant. Je souris en avalant. Je continue, insatiable. Je chevauche Vincent, son sexe dur me pénètre. Ma chair s’écarte, m’accueille. Mon ventre se serre. Je bouge, je me cambre, je contrôle le rythme. Devant moi, l’autre se présente à nouveau. Je le prends entre mes lèvres, et je sens ses mains se poser sur ma nuque, guider mon mouvement.

Je jouis presque. Mon clitoris est une braise, chaque frottement envoie une décharge. Mes tétons me brûlent. Mon dos se cambre. Mes jambes tremblent. Leurs respirations se mêlent, haletantes. Leurs odeurs m’enivrent, sueur, désir, chaleur animale. Mon corps est une fête ouverte.

Puis vient le deuxième éclat. Une seconde chaleur dans ma bouche. J’avale encore. Le goût reste, puissant, sur ma langue. Je continue à chevaucher Vincent, jusqu’à ce qu’il vienne aussi, son corps secoué de spasmes sous le mien. Je me retourne, il m’offre sa dernière offrande. Je la bois comme la plus précieuse des liqueurs.

Quand le silence retombe, j’ai encore le cœur qui cogne dans ma poitrine. Mes lèvres gonflées, mes cuisses tremblantes, mes seins sensibles. Mon corps est épuisé, mais vibrant. Je me rhabille lentement. Chaque tissu qui recouvre ma peau est une caresse de plus.

Dehors, l’air est glacé, mais je brûle encore. Dans le restaurant, quand je m’assieds face à Vincent, le goût reste sur ma langue, comme un secret. Nous parlons de tout et de rien, mais je sens encore chaque main, chaque caresse, chaque vibration. Je souris.

Ce soir, j’ai eu faim, de désir, et de vie. Maintenant, j’ai faim de nourriture. Je me sens comblée, repue, mais jamais rassasiée…

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