Mes récits érotiques du jeudi: La surprise du sauna

Cela faisait une éternité que je n’étais pas allée au sauna. Quand Vincent me propose cette idée, je sens un petit frisson de curiosité et d’excitation. Je me dis que ça peut me faire que du bien, car il n’y aura pas de scénario, ni de préparation, juste de laisser les choses venir.

En arrivant au sauna, je me déshabille et enfile la serviette blanche du sauna. Je passe par la salle de douche me rafraichir. L’eau coule sur ma peau. Je sens la chaleur de l’eau glisser comme une main sur mon corps. En me séchant, j’ai déjà cette impression étrange de me déshabiller des pensées, du rythme, des habitudes. Pas de lingerie, pas de parfum, juste moi, nue, prête à me laisser surprendre.

L’air du couloir est plus frais, la pierre sous mes pieds me réveille. Quelques marches, une porte vitrée, puis l’épaisseur du silence humide m’enveloppe. L’odeur du bois chaud, le brouillard de vapeur, les corps détendus sur les bancs, tout me ramène à des sensations lointaines.

J’avance doucement, toujours vêtue de ma serviette. La lumière est tamisée, les conversations presque chuchotées. En couple, on se dirige naturellement vers la zone réservée aux couples. J’y entre, mais rapidement je comprends que ce n’est pas là que j’ai envie d’être. L’ambiance est douce, presque endormie. Les couples s’allongent, se parlent à voix basse, se caressent distraitement. Tout est lent, retenu, un peu étouffé.

Je traverse la passerelle. De l’autre côté, c’est comme changer de monde. L’air semble vibrer différemment, c’est le coin des hommes seuls, plus chaud, plus vivant, plus électrique. Il y a des rires, des souffles, des mouvements. Des silhouettes qui se croisent, des regards qui s’accrochent. Des couples se mélangent, des peaux s’effleurent, des rythmes se cherchent. Je sens la tension qui monte dans mon ventre, cette impatience douce que je connais bien.

Je me promène lentement, sans me presser. Les hommes me regardent, certains me frôlent. C’est un ballet silencieux, une manière de s’apprivoiser sans un mot.
Je m’installe sur un matelas libre, les sens ouverts. Les premiers gestes ne tardent pas, des mains qui approchent, une chaleur qui me gagne. Je ferme les yeux un instant, le monde devient bruit de peau, souffle, frottement.

C’est un moment suspendu, pas d’histoire, pas de mots, juste l’évidence du plaisir partagé. J’embrasse, on m’embrasse, je suce, on me baise doucement, puis sauvagement puis denouveau doucement. Tout n’est que plaisir et lâcher-prise.

J’ai envie de changer de place. Je me lève, traverse le couloir encore humide, et me glisse dans une petite piscine. L’eau est tiède, enveloppante. Autour, des rires, des silhouettes dans la vapeur. Je m’immerge lentement, jusqu’aux épaules. La sensation est exquise. Mon corps, encore chaud, frissonne au contact de l’eau. Vincent me rejoint, nos peaux se frôlent. Nos bouches se cherchent, nos mains se retrouvent. Tout est doux et glissant. La vapeur, les lumières, les souffles, tout se mêle.

Autour, des hommes nous regardent, attirés par le mouvement. J’aime cette tension. Je joue, je tourne la tête, j’échange des regards. Rien d’obscène, juste cette façon d’assumer la sensualité du moment. Je sens les frôlements dans l’eau, discrets, curieux. Des mains effleurent mes bras, mes hanches, mon dos. Je ne bouge pas. Je laisse faire. Le corps parle pour moi. Le silence devient musique. On me pénètre dans l’eau presque discrètement pour ne pas déranger les autres. Mon corps jouent avec les autres corps. Je sens le plaisir monter au rythme des hommes qui me baisent.

Quand je ressors, ma peau brille, l’eau glisse sur mes jambes. La chaleur du sauna me reprend. Vincent me propose de finir la soirée dans le jacuzzi du coin des couples. J’accepte, sans trop y croire. Je m’attends à quelque chose de calme, presque monotone.

Mais la vie réserve toujours des surprises. L’eau chaude mousse autour de nous, les bulles éclatent contre ma peau. Il y a plusieurs couples, immobiles, silencieux. Je me dis que je vais m’ennuyer. Et puis, une main, une main de femme que je ne vois pas venir. Elle est derrière moi. Son geste est sûr, précis, presque audacieux. Elle ne me touche pas timidement, elle sait ce qu’elle fait. Je me retourne, surprise. C’est une grande femme, brune, au regard clair. Pas du tout ce qu’on appelle ‘parfaite’, mais belle d’une autre manière, solide, vraie, pleine de vie.
Elle me regarde sans détour, un petit sourire en coin, et moi, au lieu de reculer, je la laisse faire.

Sa main descend plus franchement. L’eau dissimule les gestes mais je sens tout. Sa manière d’explorer, de presser, de s’attarder. C’est à la fois doux et ferme, presque sauvage. Mon souffle change. Je la regarde dans les yeux. Elle comprend. Elle accélère.
L’eau éclabousse, mon corps s’ouvre, se tend. Elle me tient, vraiment. Je ne m’y attendais pas.

Je ris par réflexe, par plaisir, par provocation aussi. Je la saisis à mon tour. Je la retourne, et je rends coup pour coup. Nos gestes deviennent jeu, défi, danse. On se tient, on se pousse, on se mord presque. L’eau déborde.

Autour, les gens regardent. Certains s’écartent, d’autres sourient, mais nous on oublie tout. Elle me défie, je lui rends. Nos souffles se mêlent, nos corps se heurtent et se cherchent. Elle est forte, moi aussi. On se mesure sans parole, dans cette énergie brute et sensuelle qui dépasse tout le reste. À un moment, elle me plaque contre le bord du bassin. Son regard brûle. Je lui rends le même. C’est un duel et une alliance. Un jeu où personne ne perd.

Quand enfin on se calme, épuisées de rire et de désir, on s’effondre l’une contre l’autre, encore haletantes. Vincent, à côté, m’observe avec un sourire complice. Je lis dans ses yeux ce mélange de fierté et d’excitation que je connais bien. Il me voit vivante, libre, entière.

En me rhabillant plus tard, je repense à elle. À cette femme que j’aurais sans doute ignorée si je l’avais croisée ailleurs. Pas une beauté de magazine, pas une séductrice calculée, mais une femme vraie, pleine de feu, d’instinct, de courage. Elle m’a rappelé que le désir n’a pas de modèle, qu’il naît là où la spontanéité ose se montrer.

Sur le chemin du retour, je sens encore la chaleur sur ma peau, le souvenir de l’eau, des mains, des rires. Je souris. Parfois, les plus beaux moments arrivent sans prévenir…

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