Lieux libertins et fauteuil roulant: est-ce accessible ?
Avec mes 27 ans d’expérience dans la sexualité et le libertinage, je suis là pour t’aider à y voir plus clair — sans tabou, et toujours dans la discrétion.
Tu as une question ? Un doute ? Une envie d’en parler ? Écris-moi à ask@sosadeline.com. Je me ferai un plaisir de te répondre avec bienveillance, honnêteté… et un brin de piquant, comme toujours.
‘Bonjour Adeline, est-il possible d’accéder aux lieux de libertinage lorsque l’on est en fauteuil roulant ?’
C’est une question que l’on me pose rarement, et pourtant elle est essentielle. Le libertinage, c’est avant tout une liberté, celle de partager du plaisir, de découvrir, d’oser. Mais cette liberté ne devrait pas s’arrêter à une marche trop haute ou à un escalier trop étroit, alors qu’en est-il vraiment ?
Certains clubs disposent d’un accès de plain-pied, d’ascenseurs ou de sanitaires adaptés, mais ce n’est pas la majorité. Beaucoup sont installés dans des bâtiments anciens, parfois sur plusieurs niveaux, et l’accessibilité n’a pas toujours été prévue. J’ai déjà vu des personnes en fauteuil dans des clubs libertins, mais cela reste assez rare.
Est-ce par manque d’aménagements, par gêne de venir dans ces conditions, ou parce que certains établissements ne cherchent pas à attirer ce public ? Difficile de répondre avec certitude, mais c’est une réalité.
Là, les choses se compliquent encore davantage. Beaucoup de saunas libertins sont construits sur plusieurs étages, avec des escaliers pour passer d’un espace à un autre: vestiaires, hammam, jacuzzi, cabines, bar. Les vestiaires sont souvent exigus, pensés pour des déplacements rapides et légers, et les douches collectives comportent presque toujours des marches ou des rebords qui compliquent l’accès. Même pour une personne valide, circuler en serviette sur un sol glissant n’est pas toujours simple ; en fauteuil roulant, cela devient vite un vrai défi.
Heureusement, certains établissements plus récents ont fait l’effort de s’adapter avec des douches de plain-pied, des espaces plus larges ou des rampes discrètes, mais ces initiatives restent minoritaires, et rarement mises en avant. Il faut donc poser la question directement avant de s’y rendre.
Tout dépend du lieu choisi. Une villa moderne de plain-pied peut être parfaitement accessible, alors qu’un appartement en étage sans ascenseur rend la venue presque impossible. Ici, la meilleure option est vraiment de parler à l’organisateur en amont, pour vérifier les conditions et, si besoin, trouver ensemble des solutions.
Au village naturiste du Cap d’Agde, rien que se déplacer dans les allées peut être compliqué. Elles sont parfois en mauvais état et déjà difficiles à parcourir en talons, alors en fauteuil roulant c’est un vrai parcours d’obstacles. Pourtant, j’y ai croisé des personnes en fauteuil, qui venaient profiter de l’ambiance unique du village malgré tout. Comme quoi, même si ce n’est pas évident, c’est possible.
Parfois, la différence ne se joue pas tant sur l’architecture que sur l’accueil. Même sans installations parfaitement adaptées, certaines équipes savent se montrer attentives, prêtes à donner un coup de main et à aménager autant que possible pour rendre la visite agréable. D’autres en revanche ferment les yeux, comme si la question ne les concernait pas, et c’est là que l’anticipation devient essentielle. Un simple coup de fil avant permet non seulement de savoir si le lieu est accessible, mais aussi de sentir la manière dont on va t’accueillir.
N’hésite pas à poser la question avant de te déplacer, non seulement pour éviter un trajet inutile, mais aussi pour permettre à l’équipe de préparer ton accueil.
Le libertinage, c’est avant tout une liberté, et personne ne devrait en être privé.
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