PEUT-ON VRAIMENT AVOIR UNE SEXUALITÉ ÉPANOUIE QUAND ON EST EN SURPOIDS OU EN SITUATION D’OBÉSITÉ ?
Avec mes 27 ans d’expérience dans la sexualité et le libertinage, je suis là pour t’aider à y voir plus clair — sans tabou, et toujours dans la discrétion.
Tu as une question ? Un doute ? Une envie d’en parler ? Écris-moi à ask@sosadeline.com. Je me ferai un plaisir de te répondre avec bienveillance, honnêteté… et un brin de piquant, comme toujours.
C’est une question que je reçois souvent, parfois formulée de manière très intime, parfois chargée d’inquiétude, parfois même avec un peu de honte, et pourtant elle devrait être abordée comme n’importe quel thème lié à la sexualité avec naturel, respect et bienveillance.
Le corps n’est pas un frein à l’épanouissement sexuel. Il influence certaines sensations, certaines positions, certains besoins, mais il n’enlève rien à la capacité d’aimer, de désirer, d’être désiré(e), ni d’être satisfait(e).
La sexualité des personnes en surpoids ou en situation d’obésité est pourtant souvent invisibilisée, entourée de tabous, de clichés ou de jugements qui pèsent davantage que les réelles limites physiques. Alors remettons les choses à leur juste place, dans la vraie vie le plaisir n’a pas de taille.
Dans nos sociétés, les corps minces sont omniprésents dans les médias, la publicité, l’érotisme ou la pornographie. Les autres silhouettes plus rondes, plus larges, plus vraies disparaissent presque totalement.
Beaucoup de personnes en surpoids doutent de leur désirabilité, la peur du jugement peut limiter l’envie de montrer son corps, et certaines finissent par s’auto-censurer dans leur vie intime. Pourtant les témoignages sont clairs. On peut avoir une sexualité tout à fait épanouie, joyeuse, inventive, tendre ou très coquine, quel que soit son corps.
Le manque de représentations crée surtout un sentiment d’isolement, mais lorsqu’on regarde la réalité, de nombreuses personnes rondes vivent des relations profondes, sensuelles et très satisfaisantes à condition qu’un élément essentiel soit présent, l’estime de soi.
Le lien entre confiance en soi et sexualité est primordial. Pour certaines personnes ce n’est pas le regard des autres qui blesse, mais le regard qu’elles portent sur elles-mêmes.
Les complexes peuvent toucher l’envie de se montrer nu(e), la spontanéité des positions, la manière de se laisser aller ou encore la possibilité d’exprimer ses envies.
Pourtant la confiance peut s’apprendre, se reconstruire, s’adoucir, et bien souvent les partenaires sont bien moins focalisés sur le corps que ce que l’on imagine. Un partenaire amoureux ou sexuel peut désirer quelqu’un pour son charisme, son humour, son énergie, son regard, sa manière d’aimer, sa douceur ou sa folie.
La sexualité ne se limite pas à une morphologie, elle embrasse une personne entière.
Oui, certaines positions ou pratiques deviennent plus fatigantes ou moins confortables pour des raisons totalement physiques et logiques. Exactement comme une personne très musclée, très grande, très petite, très souple ou très peu. Chacun doit adapter sa sexualité à son corps, à son souffle, à son énergie.
Les principales difficultés qui existent parfois est le manque de souplesse, la gêne respiratoire ou fatigue rapide, la transpiration plus importante, l’inconfort dans certaines positions, les difficultés d’érection liées aux déséquilibres hormonaux ou le poids qui pèse sur les bras ou le torse, mais ces obstacles ne sont pas synonymes de renoncement.
Ils invitent simplement à trouver ce qui fonctionne le mieux, sans pression, sans performance, sans modèle pornographique.
Certaines positions sont très appréciées car elles offrent confort, liberté de mouvement et plaisir, sans exigence physique trop intense.
Parmi les plus faciles et satisfaisantes:
Un excellent trio magique est coussins + imagination + communication, mais ce qui compte n’est pas l’acrobatie, mais le plaisir ressenti et partagé.
L’obésité peut s’accompagner de déséquilibres hormonaux, de baisse temporaire du désir, de troubles de l’érection, de fatigue plus marquée ou de transpiration plus rapide.
Là aussi, rien d’insurmontable car les solutions existent comme ralentir le rythme, adopter des positions moins sollicitées, utiliser des jouets (stimulation, prolongation du plaisir), se concentrer davantage sur les préliminaires et les caresses ou consulter un sexologue ou un médecin en cas de difficulté persistante
Le plaisir n’est pas un sprint. Avec un peu de douceur et d’écoute, tout redevient possible.
Pour beaucoup un gros manque subsiste. La quasi-absence de corps ronds dans l’érotisme, la sensualité, les médias, les images du désir, alors que toutes les morphologies aiment, désirent, séduisent ou ont droit à une sexualité valorisée. La diversité des corps, c’est aussi la diversité du plaisir.
Certains thérapeutes travaillent aujourd’hui sur des guides, des dessins, des Kamasutra adaptés, des conseils personnalisés pour redonner confiance à celles et ceux qui oublient parfois qu’ils ont parfaitement le droit d’être désirés et désirants.
La sexualité en situation de surpoids ou d’obésité n’a rien d’incompatible avec l’épanouissement. Les difficultés qui existent ne sont ni uniques, ni insurmontables. Elles sont souvent les mêmes que pour d’autres personnes, juste avec quelques aménagements.
Le plaisir ne dépend jamais d’un chiffre sur une balance. Il dépend de la liberté, de la confiance et du respect de son propre corps.
