Avec mes 27 ans d’expérience dans la sexualité et le libertinage, je suis là pour t’aider à y voir plus clair — sans tabou, et toujours dans la discrétion.
Tu as une question ? Un doute ? Une envie d’en parler ? Écris-moi à ask@sosadeline.com. Je me ferai un plaisir de te répondre avec bienveillance, honnêteté… et un brin de piquant, comme toujours.
J’ai reçu cette question de la part de Fred, 42 ans: ‘Je prends plus de plaisir à me masturber, ce que je fais plusieurs fois par jour, qu’à avoir des relations avec une femme. Est-ce normal ?‘.
Beaucoup d’hommes se posent cette question sans oser en parler. La masturbation reste souvent entourée de gêne, alors qu’elle fait partie de la vie sexuelle normale de tout être humain. Se donner du plaisir à soi-même n’est ni une anomalie, ni un signe de désintérêt pour les autres. Mais quand on constate qu’on préfère systématiquement la masturbation aux relations sexuelles, il est utile de se demander pourquoi, non pas pour se juger mais pour mieux se comprendre.
LE PLAISIR SOLITAIRE, UNE ZONE DE CONTRÔLE TOTAL
La masturbation procure un plaisir simple, immédiat, sans contrainte. On connaît son corps, on choisit le rythme, les gestes, les fantasmes, sans devoir s’adapter à une autre personne.
C’est un espace intime où tout est sous contrôle sans stress de performance, sans peur de décevoir, sans maladresse à gérer. Ce confort peut devenir un repère rassurant, parfois au point de rendre le rapport à deux moins stimulant.
LE PLAISIR À L'AUTRE, UN PLAISIR DIFFÉRENT
Le plaisir partagé est plus complexe. Il implique la communication, l’émotion, l’attention à l’autre. Il demande du lâcher-prise et parfois une forme de vulnérabilité.
Si ces dimensions font peur, ou si les expériences passées ont été décevantes, on peut inconsciemment préférer le plaisir solitaire, qui semble plus sûr. Ce n’est pas une ‘maladie’, mais un signe que le lien émotionnel et sensuel avec l’autre mérite d’être redécouvert à un rythme personnel.
QUAND LA MASTURBATION DEVIENT TROP PRÉSENTE
Se masturber plusieurs fois par jour n’est pas forcément inquiétant si cela ne crée ni fatigue, ni gêne, ni déséquilibre dans la vie quotidienne.
Si cela devient une fuite, un automatisme pour combler l’ennui, le stress ou l’anxiété, alors le plaisir peut se transformer en dépendance. Dans ce cas, il est utile d’en parler avec un professionnel (sexologue, psychologue) pour remettre un peu d’équilibre entre désir, détente et vraie rencontre.
COMMENT RÉAPPRENDRE À RETROUVER DU PLAISIR DANS LA RELATION
Retrouver du plaisir à deux demande du temps et de la curiosité. Il ne s’agit pas de “performer” comme seul, mais de réapprendre à être présent dans le contact, les émotions et la sensualité partagée.
Cela peut commencer simplement comme se concentrer sur les sensations, le toucher, les échanges physiques sans chercher tout de suite à atteindre l’orgasme. Le plaisir vient souvent quand on arrête de le “chercher”.
Parler de ses envies, de ses limites, ou même de ce qui bloque, est aussi une manière de recréer de la confiance. Parfois, faire l’amour autrement, plus lentement, sans but précis, ou même sans pénétration, permet de réveiller le désir sous une forme plus tendre et plus authentique.
Le plaisir partagé n’est pas toujours plus fort, mais il est différent, plus riche, plus vivant, et souvent plus durable.
EN RÉSUMÉ
Prendre plus de plaisir seul qu’à deux n’est pas ‘anormal’. C’est souvent le reflet d’un besoin de contrôle, de sécurité ou d’habitudes bien ancrées. La sexualité se construit et évolue, il n’y a rien de figé. On peut apprendre à retrouver du plaisir dans la relation, sans renoncer à celui qu’on se donne à soi-même.
L’essentiel, c’est que le plaisir reste choisi, et non subi.