Mes récits érotiques du jeudi: En résille dans la chambre rouge

Il y a des débuts de soirée qui ressemblent à une promesse. Dès le matin, je sens ce petit courant sous la peau, une tension légère qui remonte la colonne comme une bulle de champagne. J’ai rendez-vous à 18 heures avec T., que j’ai déjà rencontré une fois, juste assez pour que mon corps se souvienne de lui et que mon esprit réinvente le souvenir en mieux.

T. m’a demandé un catsuit. Je n’en ai que des versions en résille, seconde peau qui habille tout sauf l’entrejambe, laissé ouvert comme une invitation. J’hésite un instant, puis je souris, c’est parfait. La résille a ce pouvoir étrange de rendre chaque geste plus sensuel, chaque frôlement plus net. Je déroule la pièce sur le lit, je la caresse du bout des doigts avant de l’enfiler. Elle monte lentement le long de mes jambes, s’étire sur mes hanches, moule ma taille, enveloppe mes épaules. Une fois dedans, j’ai l’impression d’être autre, plus affirmée, plus consciente de ma peau. Pour pimenter l’ensemble, j’ajoute un petit rosebud serti d’une pierre brillante. Ce détail secret, que je suis impatiente de révéler, me fait frissonner rien qu’à l’idée.

Pour traverser l’hôtel sans attirer les regards, je glisse un pantalon et un t-shirt par-dessus. Dans l’ascenseur, je sens la résille frissonner sous le tissu. Le frottement discret me rappelle que je ne porte rien d’autre, et mon ventre se contracte.

T. ouvre la porte de la chambre aussitôt. La lumière me surprend, deux lampes aux abat-jour rouges diffusent une clarté chaude qui colore tout. Le lit est bordé, mais les draps reflètent déjà la lueur carmin, comme une invitation à les froisser. Le fauteuil et le divan assorti ajoutent encore à cette impression. J’ai vraiment l’impression d’entrer dans une chambre rouge, un écrin préparé pour ce rendez-vous.

Il m’accueille avec ce sourire large qui dédramatise tout. Sa chemise est entrouverte, son parfum flotte dans l’air tiède. Nous nous embrassons. Je sens déjà ses mains glisser sur mes hanches. Quand j’ôte mon t-shirt et que la résille apparaît, son regard s’allume d’une flamme immédiate. Je me tourne, je me cambre, je lui montre la maille tendue sur mes courbes, puis le bijou discret qui orne mon intimité. Il souffle un rire admiratif, bas, rauque.

Sur la table, j’aperçois les accessoires qu’il a préparés. Rangés comme des instruments, brillants sous la lumière rouge: plugs, godes, vibros, un ordre presque cérémoniel. Rien de brutal, mais du beau, du soigné, prêt à être utilisé. La chambre devient un théâtre, la lumière rouge en est le rideau.

Nous jouons déjà. Ses mains s’aventurent, pressent, testent. Ses lèvres viennent chercher les miennes, puis descendent sur mon cou. Je défais sa chemise bouton après bouton, caresse la chaleur de son torse, descends à sa ceinture, ouvre son pantalon. Je me penche. Sa chaleur pulse déjà contre ma joue. Mes lèvres s’ouvrent, mes mains guident, ma bouche s’emplit. Sa main se pose sur ma nuque et m’attire, fermement mais sans brutalité. Je m’abandonne à ce rythme qui me coupe le souffle et m’inonde les sens. Dans le miroir du placard, je distingue nos silhouettes baignées de rouge. La scène a quelque chose d’irréel, comme un rêve charnel.

Il me relève, me conduit vers le lit. La résille crisse à peine contre le couvre-lit, un son minuscule mais qui me semble amplifié par l’attente. À quatre appuis, tournée vers le mur, je ne vois plus que la lumière rouge reflétée par la peinture claire. Derrière moi, je devine les préparatifs. Le clic d’une pompe, le parfum du gel, la fraîcheur d’un doigt enduit. Puis un objet s’introduit, net, patient. Mon corps s’ajuste, s’ouvre, respire. Un autre suit, ailleurs, plus large, plus intrusif. La surprise me coupe un gémissement. Je ris doucement contre l’oreiller, surprise par mes propres réactions.

Je suis pleine, étirée, comblée. Ma peau brûle, mon ventre vibre. La chambre rouge tourne autour de moi, comme si la couleur intensifiait tout, la chaleur, la pression, l’abandon. Ses mains m’encouragent, m’apaisent, me guident. Quand il change d’angle, qu’il ajoute une vibration basse, tout mon corps s’électrise. La résille me serre, le plug brille, mes muscles tremblent. Je deviens instrument dans cette symphonie improvisée.

Il me place ensuite sur le côté, une jambe repliée, l’autre tendue. Je sens la couture du drap contre ma cuisse, le grain du coton, le poids de sa main qui m’encadre. Tout est rouge, le plafond, sa peau, mes cheveux, nos ombres. J’ai l’impression de flotter dans une boîte à désir, d’être contenue dans une lumière vivante.

Il alterne, varie, module. Je me perds, je reprends. La vague monte, descend, revient plus forte. Chaque fois que je crois atteindre le sommet, il change un détail et la relance. Ma respiration devient longue, grave, comme une note de violoncelle. Mes doigts cherchent quelque chose à saisir, trouvent sa main, la serrent. Je suis traversée de frissons qui naissent dans le bas du dos et courent jusqu’à ma nuque.

La chambre rouge devient une cage de chaleur. Je ne suis plus qu’un souffle, un corps, une vibration. J’entends mes propres gémissements comme venant de loin. Je ris parfois, surprise par une secousse, et son rire répond, grave, contenu. Nous sommes pris dans une danse où tout s’ouvre, tout s’étire, tout se dilate. Quand je cède enfin, quand la vague m’emporte pour de bon, j’ai l’impression que la pièce entière chavire avec moi. Mes tremblements se mêlent aux siens, nos corps se collent, suants, vivants.

Quand il se retire, il me tend la main pour m’aider à me relever. Je vacille, je ris encore, un peu ivre de tout ce qui vient de se passer. Dans la salle de bain, la lumière blanche contraste violemment. Mais il a prévu une dernière surprise, un jet discret, une eau chaude, une sensation nouvelle qui me traverse et me laisse étrangement apaisée. Le rouge me suit pourtant. Dans le miroir, mes joues sont encore teintées, mes lèvres gonflées, mes yeux brillants.

Nous revenons au lit. Une bouteille de champagne nous attend dans un seau. Le bouchon saute, l’or des bulles danse dans les verres. Nus, encore marqués de la résille, nous trinquons dans la chambre rouge. L’alcool picote, mon corps frémit encore. Nous parlons peu. Quelques mots suffisent. Ses yeux sur mes mains, mes yeux sur son sourire. Le silence est doux, plein.

Quand je me rhabille, la résille retrouve sa place sous le pantalon, la lumière rouge glisse sur ma peau une dernière fois. Je lisse les draps froissés, comme pour remercier la chambre d’avoir tenu nos excès.

Dans l’ascenseur, mon reflet est apaisé. Mes yeux brillent encore du rouge de la chambre, un reflet qui ne me quittera pas. Dans la voiture, j’éteins la radio. Je garde en moi la résonance, le parfum, la couleur. Je souris toute seule, complice de mon propre secret.

Ce soir, j’ai eu ce que je voulais. Un écrin rouge pour ma résille, une parenthèse d’abandon, une soirée qui a transformé l’ordinaire en vertige.

3 Comments

  • heinnapp , 25/09/2025 @ 16h40

    You have many talents… and obviously also a knack to find the right words, sentences, associations for inventing erotic tales 💓👌

    That gives me an idea: Maybe you should consider offering not only hard live shows (and similar) at the Extasia in Basel this coming December, but also readings of your erotic stories… . that way you could reach a slightly different audience at the fair, and it would wonderfully showcase the wide range and great richness of your content 🤩👍

    • heinnapp , 25/09/2025 @ 16h51

      … and as a special treat: readings in Swiss German 😉

    • Adeline Lafouine
      Adeline Lafouine , 26/09/2025 @ 7h42

      You’re absolutely right: erotic readings could bring a completely different (but deeply connected) energy to events like Extasia. It’s a way of inviting the audience into my universe through words, imagination, and sensuality not only through the body. And yes, it would show a more literary, playful, and even intimate side of my work.
      Now you’ve really got me thinking: a soft, candlelit corner, a microphone, maybe a velvet chair… and a reading of one of my “Récits du jeudi” — in French, with maybe a surprise Swiss-German twist for the Basel crowd 😈
      Thank you for the suggestion, the compliment… and the inspiration. Let’s see what December brings…

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